Le
menuisier
L’ancêtre des Racette est arrivé en Amérique en 1664. Jean Rasset,
fils de Pierre et de Jeanne Du Thy, a été baptisé le 11 juillet
1643 à Sainte-Geneviève-en-Bray, paroisse de l’archevêché de Rouen
en France. C’est aujourd’hui une commune du canton de Saint-Saëns.
Il a deux frères et deux soeurs nés avant lui. À l’approche de sa
majorité, il répond à l’appel du Roy et s’embarque comme engagé
pour la Nouvelle-France. Son nom n'apparaît sur aucun rôle de
passagers connu à ce jour mais tout porte à croire qu'il se serait
embarqué à Dieppe plutôt qu'à de La Rochelle puisque c'était le
port de mer le plus près de Sainte-Geneviève-en-Bray. Si c'est le
cas, il y a de fortes chances qu'il ait traversé l'Atlantique avec
Jeanne Mance.
Jean Rasset apparaît pour la première fois au recensement de 1666.
Il réside alors à Beauport à la résidence de Simon Denis, sieur de
la Trinité. Sa profession : menuisier.
À la fin de son contrat en 1667, il s’engage à défricher et à
exploiter, avec un associé, une terre qui appartient à Françoise
Dutartre, femme de Simon Denis. En 1673, il signe un nouveau
contrat pour défricher un lot détenu par le sieur Nicolas Follin.
L’argent gagné lui permet d’acheter une terre à la Rivière des
Roches, dans la seigneurie de Maur, qui deviendra plus tard la
paroisse de Saint-Augustin. Moins de 200 personnes vivent à
Rivière des Roches quand Jean Rasset s’y établit. Parmi les
habitants, se trouve Jeanne
Chappeau. Née à Québec en 1657, Jeanne est la fille aînée de
Pierre Chappeau et de Madeleine Duval. Elle épouse Jean Rasset le
21 novembre 1678 à Québec.
Le couple aura 16 enfants : Jean, Pierre, Romain, Jean-Baptiste,
Marie-Madeleine, Joseph, François, Jean-Baptiste, Marie-Louise,
Antoine, Marie-Elisabeth, Jeanne-Françoise, Philippe et Anne,
Charles et Marie-Reine.
Parallèlement, Jean Rasset a su faire fructifier sa terre et son
avoir. Il laisse, après sa mort, survenue en octobre 1711, un
héritage évalué à 2 695 livres.
Quelques années après le décès de son mari, Jeanne Chappeau céde
ses biens à son fils François qui s’engage, en échange, à lui
fournir un toit, la nourriture, les vêtements et les soins
nécessaires pour le reste de ses jours. Jeanne meurt le 19 mai
1733 à l’âge de 76 ans.
Le commerçant de fourrures
Si Jean Rasset était menuisier et défricheur, son fils aîné, lui,
se destine à la traite des fourrures. Le nom de Jean Rasset
apparaît dès 1705 dans les registres de Tadoussac où se trouve le
comptoir principal du Domaine du Roi, un immense territoire allant
des Éboulements à Sept-Iles et s’étendant au nord jusqu’au point
où les rivières coulent vers la Baie d’Hudson.
En 1710, Jean Rasset s’engage pour quatre ans à Joseph Riverin qui
administre la traite de Tadoussac. À la fin de ce contrat, il se
marie à Québec, le 5 août 1715, avec Marie-Anne Caron, fille de
Vital et de Marguerite Gagnon.
Le couple vivra un certain temps à Québec sur la rue du
Sault-au-Matelot. Trois enfants, Marie-Anne, Jean-Baptiste et Agnès,
naîtront à Québec avant que le couple ne déménage sur la
Côte-Nord. Les registres indique que Jean Rasset entreprend alors
une tournée des différents postes de traite du Domaine. On le
retrouve tour à tour, à Tadoussac, à Papinachois, aux
Ilets-Jérémie et enfin à Chicoutimi où il sera inhumé le 20
novembre 1727. Trois autres enfants naîtront au cours de ces
pérégrinations : Marguerite,
Jean et Vital.
Marie-Anne Caron retourne vivre à Québec avec ses enfants, après
la mort de son mari. Elle meurt le 25 mars 1755 à l’âge de 65 ans.
Le fils puîné
Le second fils de l’aïeul, Pierre ne connaîtra pas la
longévité de son père. Il est terrassé dans la force de l’âge, à
34 ans, le 5 avril 1715. Il était marié depuis deux ans à Marie
Gaboury, fille d’Antoine et de Jeanne Mignault. Un fils posthume,
Pierre, lui survivra.
Plusieurs de ses descendants s’établiront dans Lanaudière.
Certains s’engageront comme «
Le mari tardif
Troisième fils de Jean Rasset, Romain attendra longtemps
avant de se marier. Il a 39 ans lorsqu’il se présente à l’autel.
Et ce ne sera pas dans l’église de Saint-Augustin où, pourtant, il
a son banc depuis 1725. C’est à Château-Richer qu’il a trouvé
l’élue de son coeur. Marie-Anne Cloutier, fille de Jean-Baptiste
et d’Anne Morisset est de 15 ans sa cadette. Le couple vivra à
Saint-Augustin et aura six enfants : Marie-Anne, Romain, Paul,
Marie-Louise, Marie-Thérèse et Marguerite-Véronique.
Malgré son âgé avancé, Romain aura la chance de voir grandir ses
enfants et ses petits-enfants. Lui et sa femme vivent chez leur
fils Romain qui s’occupe de la terre paternelle. Romain s’éteint
quelques jours avant Noël en 1767 à l’âge vénérable de 85 ans.
Marie-Anne Cloutier meurt 12 ans plus tard en 1779.
La terre de Romain s’est transmise de génération en génération
depuis ce temps. Elle est devenue au fil des ans une ferme très
prospère consacrée à la production laitière et céréalière.
La première fille
Marie-Madeleine Rasset épouse le 1er mai 1709 à Saint-Augustin,
Jean-Baptiste Gaboury, fils d’Antoine et de Jeanne Mignault. C’est
la première d’une double alliance matrimoniale entre les Gaboury
et les Racette puisque la soeur de Jean-Baptiste, Marie épousera
quatre ans plus tard, Pierre Rasset, le frère de Madeleine.
Marie-Madeleine devient veuve en 1719. Elle se remarie le 16
février 1722 avec Eustache Bourbeau originaire de Charlesbourg.
Elle lui donne six fils qui perpétueront le patronyme.
Veuve une seconde fois, elle épouse Charles Cotin dit Dugal à
Saint-Augustin, le 6 octobre 1738. Elle a 52 ans. Le recensement
de 1744 à Québec révèle que Marie-Madeleine vit sur la rue
Sault-au-Matelot avec son mari et quatre fils de ses mariages
précédents. Elle est décédée quelques années plus tard.
Le fils perdu
Joseph Rasset est né le 18 juillet 1688 et fut baptisé le
lendemain à Neuville. En consultant les documents numérisés des
Arbhives nationales du Québec, nous avons découvert dans la
collection de documents judiciaires et notariaux, la déposition de
Joseph Rasset recueillie lors de l'enquête sur le naufrage de la
Reine des Anges survenu le 30 juin 1710 au large de Percé.
La déposition indique que Joseph a environ 22 ans, ce qui coïncide
parfaitement avec sa date de naissance. Il habite chez Fabien
Badeau, un charpentier de navire1, rue du Cul-de-sac à Québec.
Joseph était-il son apprenti ? Au moment du naufrage, Joseph
travaille à Paspébiac, dans la Baie des Chaleurs, à 100 kilomètres
au sud-est de Percé. Il est l’engagé de Pierre Haimard, marchand,
juge et prévôt de Québec, à qui le gouverneur l’intendant avaient
accordé la seigneurie de Paspébiac en 1707. Dans sa déposition,
Joseph raconte avoir vu le Sieur Louis Gosselin, navigateur et
fils adoptif de Haimard, partir en canot pour Gaspé pour s’y
procurer «un charoy», autrement dit une charrette. Il en est
revenu dix à douze jours plus tard avec une série de biens
récupérés du naufrage : deux câbles, un baril de goudron, deux
barriques de vin, un baril de clous, une voile et un dorisse,
c’est-à-dire une chaloupe à fond plat qui était utilisé pour la
pêche à la morue. Selon Joseph, deux hommes accompagnaient Louis
Gosselin à son retour: le coq (cuisinier) et le garçon de chambre
de «La Reine des Anges» qui entreront au service de Louis
Gosselin. Joseph déclare avoir entendu Gosselin dire qu’il avait
acheté les biens mais il ignore de qui. Au moment de son
témoignage, Joseph n’est plus à l’emploi du seigneur de Paspébiac.
Il est maintenant au service de Monsieur Aubert2. Il travaille à
Petite Rivière au navire de M. Aubert pour 50 sols par jour.
Joseph recevra 30 sols pour son dérangement.
1. Selon le recensement de 1716.
2. Nous ignorons s’il s’agit de François, commerçant et membre du
Conseil supérieur ou de son frère Pierre, seigneur de Gaspé.
Le fils chéri
François
est le sixième fils de Jean Rasset et de Jeanne Chapeau.
Jean-Baptiste et Joseph qui l’ont précédé, sont morts en bas âge.
Comme son frère Romain, c’est sur le tard qu’il s’est marié. Selon
toute vraisemblance, François préférait exploiter la terre héritée
de ses parents. C’est lui, n’oublions pas, qui prend soin de sa
mère devenue veuve. Son frère aîné, Jean et sa soeur,
Marie-Madeleine lui ont cédé leurs droits successifs en 1715.
François trouve enfin l’âme soeur à Charlesbourg. C’est là qu’il
épouse, le 29 janvier 1725, Marie-Marguerite Jobin,
fille de Jacques et d’Adrienne Bourbeau. Marie-Marguerite est la
nièce d’Eustache Bourbeau, le mari de Marie-Madeleine Rasset.
Le couple aura neuf enfants dont des jumeaux. Marie-Marguerite
meurt le 4 décembre 1736, trois mois après donné naissance à un
fils.
Avec quatre enfants à nourrir, François cherche une nouvelle
compagne. Il épouse le 12 août 1737 à L’Ange-Gardien, Marguerite
Mathieu, fille de Jean et de Marguerite Leclair. Le couple
aura six enfants.
Les enfants de François issus de son premier mariage resteront
pour la plupart à Saint-Augustin tandis que ceux du deuxième lit
iront tous s’établir à L’Assomption. François Rasset sera inhumé
le 18 janvier 1758 à Saint-Augustin. Un grand nombre de Racette
vivant au Québec ont François dans leur ascendance généalogique.
L’adolescent
Le frère cadet de François, Jean-Baptiste n’aura pas la chance de
laisser une descendance. Il meurt à l’Hôtel-Dieu de Québec le 29
mai 1705 à l’âge de 14 ans. On ignore les causes de son décès.
L’épouse du soldat
Deuxième fille de Jean Rasset et de Jeanne Chappeau, Marie-Louise
épouse le 23 juillet 1725 à St-Augustin, Pierre Rondeau, soldat de
la compagnie de Monsieur La Ronde, originaire de la Saintonge. Le
gouverneur de la Nouvelle-France, le marquis de Vaudreuil autorise
le soldat Rondeau à se marier et l’évêque de Québec accorde une
dispense des trois bans. Il y a urgence. La nouvelle mariée est
enceinte de six mois. Elle donne naissance le 23 octobre suivant à
une fille, Marie-Françoise. Six autres enfants naîtront par la
suite à Québec où le couple s’est établi.
Pierre Rondeau meurt à Québec le 13 décembre 1757. Marie-Louise
s’éteint 12 ans plus tard, le 7 novembre 1769.
Le second mari
De tous les fils de Jean Rasset qui se marieront, Antoine est le
seul qui n’aura pas d’enfant. Le 9 novembre 1722, il épouse Jeanne
Nolin, veuve de Pierre Raté. Le couple Nolin-Raté a eu sept
enfants et vivait à Saint-Pierre de l’île d’Orléans.
Le mariage d’Antoine et de Jeanne a eu lieu dans la même paroisse.
Antoine quitte donc le noyau familial de Saint-Augustin et
s’établit à l’Île d’Orléans.
Jeanne Nolin meurt le 25 novembre 1733. Antoine restera veuf
jusqu’à la fin de sa vie. La guerre avec l’Angleterre le forcera à
quitter l’Île d’Orléans puisqu’en 1762, il est recensé comme
réfugié à Saint-Augustin. Le recensement indique aussi qu’il est
accompagné d’un adolescent de 15 ans. Antoine est inhumé le 24
octobre 1769.
Sans avoir eu de progéniture, Antoine est à la tête d’une branche
bien particulière de l’arbre généalogique des Racette. Pour une
raison qui nous est inconnue, trois fils de Jean-Baptiste Raté,
fils de Pierre et de Jeanne Nolin, abandonneront leur patronyme et
adopteront celui de Racette. Ces trois frères s’établiront dans la
région de Saint-Hyacinthe et près du Richelieu. De nombreux
Racette vivant aux États-Unis appartiennent à cette lignée.
La fille délaissée
Une Marie (Elisabeth?) Rasset est enregistrée comme domestique
chez Jean-François Delino Martin, procureur du Roi à Québec. Le
recencement indique qu'elle a 18 ans. Même si le prénom et l'âge
sont un peu différents, on est amené à croire qu'il s'agit bien de
la troisième fille de Jean Rasset et de Jeanne Chappeau.
La vie de Marie-Elisabeth Rasset est entourée de mystère. Le 17
juillet 1723, le notaire royal Dubreuil, de la prévôté de Québec,
rédige un contrat de mariage entre Pierre Varin, originaire de
Dunkerque, et Marie-Elisabeth. Ce qui est bizarre, c’est qu’on ne
retrouve aucun acte confirmant le mariage des deux fiancés.
Certains indices portent à croire que cette union ne s’est jamais
concrétisée.
Premièrement, on perd toute trace de Pierre Varin après ce
contrat. Deuxièmement, quand Marie-Elisabeth épouse Louis
Gosselin, le 21 octobre 1748 à Québec, l’acte de mariage indique
qu’elle est célibataire. Normalement, lorsqu’il s’agit d’un second
mariage, le nom du précédent conjoint apparaît sur l’acte. Or, ce
n’est pas le cas.
Marie-Elisabeth a 53 ans lorsqu’elle épouse Louis Gosselin, un
bourgeois de Québec. Son époux, lui, en a 68. Qu’est-ce qui l’a
amenée à rester célibataire si longtemps ? Le mystère, pour
l’instant, demeure entier.
Néanmoins, cela n’a pas empêché Marie-Elisabeth de vivre
pleinement sa vie. Elle meurt à 83 ans, le 12 mai 1779, à Québec.
Encore là, la troisième fille de Jean Rasset nous quitte sur une
énigme. Son acte de décès spécifie qu’elle est décédée subitement
à la sortie du confessionnal et que son corps a été inhumé dans le
cimetière des picotés.
La femme du sacristain
Le prochain
enfant de Jean Rasset et Jeanne Chappeau a
été baptisé à
Québec même si le couple vit toujours à Saint-Augustin.
Jeanne-Françoise est la quatrième
fille du couple.
Comme sa soeur précédente, Jeanne-Françoise est restée célibataire
très longtemps. Le 2 novembre 1738, à 42 ans, elle se présente
devant le notaire Hyacinthe Presse pour la conclusion d’un contrat
de mariage avec Philippe Vinet dit Parisien, coordonnier à
Trois-Rivières. Deux jours plus tard, le mariage est célébré dans
cette même ville.
L’époux n’est pas seulement coordonnier. Il est aussi chantre et
sacristain à l’église de Trois-Rivières. Le couple n’aura qu’une
fille prénommée Marie-Thérèse.
Jeanne-Françoise est la seule Racette qui s’établira à
Trois-Rivières au 18e siècle. On ignore, pour l’instant, la date
de son décès. On sait toutefois qu’elle était morte au moment où
sa fille épouse en secondes noces un veuf de Montréal en 1782.
Le chasseur de phoques
Philippe Rasset est né et baptisé le 2 février 1699 à
St-Augustin. Quand il était jeune, Philippe et son frère Romain
gagnaient leur vie en chassant. Le 5 avril 1721, Romain et
Philippe sont embauchés par le sieur Pierre Constantin pour
chasser le phoque au Labrador. Ils ont ensuite travaillé sur des
postes sur la Côte-Nord, connue sous le nom de Domaine du Roy.
Avec l'argent qu'ils gagnent, ils achètent des terres à
Saint-Augustin et à Château-Richer.
Philippe
Rasset fondera une famille ailleurs qu’à Saint-Augustin. Il
épousera le 22 octobre 1736 à Château-Richer, Catherine Simard,
veuve de Gabriel Rhéaume. Le couple aura cinq enfants. La famille
vivra à Château-Richer.
La vie suit son cours jusqu’au décès de Catherine, le 26 juin
1753. Philippe se remarie huit mois plus tard avec Madeleine
Delage. Le contrat de mariage est rédigé par le notaire
Antoine Crespin, à Château-Richer. Il est daté du 22 février 1754.
L’acte de mariage, lui, est disparu.
Philippe et sa nouvelle femme continueront de vivre à
Château-Richer jusqu’à la naissance de leur premier enfant. Pour
une raison quelconque, le couple déménagera par la suite sur
l’autre rive du fleuve, à Cap St-Ignace. C’est là que naîtront les
trois autres enfants du couple. Aucun n’atteindra l’âge adulte.
Philippe s’éteindra à l’âge vénérable de 86 ans. Son corps sera
inhumé à Château-Richer en présence de son fils, Germain qui,
selon toute vraisemblance, a hérité de la terre familiale. Ses
deux autres fils, Jacques-Philippe et Louis, se sont établis dans
la région de Montréal, respectivement à l’Île Jésus et à
St-Charles-sur-le-Richelieu.
L'Expatriée
Marie-Anne Rasset est née le 22 juillet 1700 probablement à
Saint-Augustin et baptisée le 24 juillet à Notre-Dame-de-Québec.
Le 18 février 1726, Marie-Anne Rassette de St-Augustin, âgée de 22
ans, est admise à l'Hôtel-Dieu de Québec. Elley restera huit
jours. Nous ne connaissons pas la raison pour laquelle elle a été
admise. Anne a donné une procuration à son beau-frère, Pierre
Rondeau, le 23 août 1752, car ell déménageait à Montréal. (Voir la
procuartion pour plus d'inforamations) Anne ne s'est jamais
mariée. Sa mort et son enterrement ont été retrouvés dans les
registres de l'Hôpital de la Charité à Tours, France. "Le trente
et un janvier mil sept cent soixante-seize, Marie Anne Rasset, née
au Québec du Canada est décédée la veille à l'âge de soixante
seize ans, a été inhumée en présence des infirmères qui ont
déclaré ne pas pouvoir signer"
Les plus jeunes, possiblement des
jumeaux, Charles et Marie-Reine Rasset
Dans la demande de 1712 de Jeanne Chapeau pour des tuteurs pour
ses enfants mineurs, elle les énumère par ordre de naissance :
"Ses enfants qui sont encore mineurs, au nombre de neuf à savoir
François, Louise, Antoine, Marie, Jeanne, Marianne, Philippe,
Charles et Marie-Reine". La réponse de 1712 à la demande de
tutelle de Jeanne Chapeau énumère François 22 ans, Louise 18 ans,
Antoine 17 ans, Marie (Elisabeth) 15 ans, Jeanne 13 ans, Philippe
12 ans, Charles 10 ans et Marie-Reine aussi 10 ans. Cela suggère
que les deux plus jeunes sont jumeaux car ils sont tous les deux
répertoriés comme étant âgés de dix ans "Charles Aagée de dix ans
et Marie Reine aussy Aagée de dix ans". Ils seraient donc nés vers
1701-1702. Aucune trace de leur naissance n'a encore été trouvée.
Charles Rasset est répertorié dans plusieurs documents archivés du
Québec : d'abord comme frère de François Rasset lors du mariage de
François avec Marguerite Jobin, le 29 janvier 1725, puis comme
oncle et parrain lors du baptême de son neveu, Jean-François
Rasset (fils de François et Margurite Jobin) le 18 décembre 1726.
Il est documenté dans la vente d'un terrain d'Antoine Rasset à
Charles Rasset, son frère, le 14 juillet 1727. Le testament de
Jeanne Chapeau énumére les éléments hérités de son fils Charles
Rassette le 8 juillet 1729. On ne sait pas exactement quand ni où
Charles Rasset mourut mais c'était entre le 14 juillet 1727 et le
8 jullet 1729.
Marie-Reine Rasset a été confondue avec Marie-Anne Rasset avant la
découverte des deux derniers enfants de Jean Rasset et Jeanne
Chapeau.
Quatre mois après le décès de sa mère, le 9 septembre 1733, Anne -
qui se fait toujours appeler Marie - se présente à l’autel. L’élu
de son coeur s’appelle Pierre Delarme. Il est originaire de la
paroisse Notre-Dame de Rochefort. Présent à ce mariage, Pierre
Rondeau, époux de Marie-Louise Rasset et beau-frère de la mariée.
Sept mois après son union, Marie-Reine donne naissance à des
jumelles : Marie-Josephe et Marie-Louise qui mourront peu de temps
après. Marie-Reine aura quatre autres enfants avant le décès de
son mari.
Veuve, Marie-Reine se remariera le 13 avril 1744 à Jean Breussard
Lavictoire, soldat de la compagnie de M. Ramezay. L’acte de
mariage précise que le gouveneur général a donné à l’époux la
permission de se marier. Le secrétaire de l’évêque, M. Boucault a
aussi certifié que le soldat pouvait épouser la veuve.
Le recensement de 1744 indique que le couple vit à Québec avec le
fils de Marie-Reine, Louis Larme. Un an après son remariage,
Marie-Reine donne naissance, encore une fois, à des jumeaux :
Louis et Jean. Les deux enfants ne vivront que quelques jours.
Anne a alors 44 ans.
Marie-Reine meurt le 14 décembre 1776 à l’Hôtel-Dieu de Québec.
Son décès serait probablement sans intérêt si ce n’est de ce
commentaire pour le moins particulier inscrit sur son acte de
décès : « Veuve en dernières noces du nommé Lavictoire, elle fut
jugée sénile, ce qui l’a mis hors d’état de se confesser et de
recevoir le st-viatique. »
Mise à jour : 2021/05/30